© Yannick Ribrioux
Bataillons scolaires

Après la défaite de 1870-71, une arrière pensée revancharde n'est pas étrangère à la création des "bataillons scolaires". Paul Bert qui affirmait que "dans tout citoyen il doit y avoir un soldat toujours prêt", fait passer une loi le 28 mars 1882 rendant obligatoire les exercices militaires pour les jeunes garçons. Ainsi, à l'école primaire, en complément d'un enseignement qui déclinait déjà les grands principes républicains que sont le respect des intitutions, de la loi, de l'autorité, de la Patrie, on ajoute un enseignement militaire réservé aux garçons de 12 ans et plus. Armés de fusils en bois, les jeunes élèves participent, en uniforme, à des exercices de maniement des armes, à l'évolution au pas cadencé sous les ordres d'un instructeur, parfois l'instituteur lui-même, désigné par l'autorité militaire.

L'enthousiasme du début de ces bataillons fait assez rapidement place à la lassitude : les parents s'inquiètent de voir leur progéniture jouer aux soldats, l'autorité militaire finit par douter de l'efficacité d'un tel enseignement si loin de l'âge de la conscription, les autorités religieuses considèrent que ces entraînements ne font que soustraire les enfants à l'instruction religieuse, le financement pose parfois problème à la commune ; seuls les enfants n'y voient que l'occasion de parader dans les tout récents défilés du 14 juillet, décrété fête nationale en 1880.
Un tel constat aboutit rapidement à la fin de l'expérience en 1892.

cliquer sur la photo pour l'agrandir