© Yannick Ribrioux |
Château
de Mesnes
|
|
Dès
les XVIe et XVIIe siècles, il est fait état des seigneurs
de Mesnes rendant foi et hommage au comte de St-Aignan. Mais les documents
exploités sont peu nombreux et discontinus jusqu'à la fin
du XVIIIe siècle. . |
||
Aucune
construction n'est signalée dans ce secteur sur la carte Cassini
tracée au milieu du XVIIIe siècle ; les premiers bâtiments,
dont une partie est encore visible aujourd'hui, datent probablement de la
deuxième moitié du XVIIIe. A la fin du siècle, ce domaine
appartient probablement à M. de Lestenou. Au début du XIXe
siècle, Mesnes est un grand manoir, propriété de Casimir
Mouton, fils d'un négociant marseillais, installé à
Mareuil vers 1811 et dont il fut le maire. . |
||
En 1850, Louis-Félix
Faure, industriel de la région de Lille, fait l'acquisition du
domaine qui ne restera qu'un lieu de villégiature pendant près
de 25 ans. Ses fils semblant peu intéressés par ces bâtisses
vieillissantes et humides, Louis-Félix Faure décide de se
séparer de Mesnes et fait construire le château
du Bas-Guéret qu'il destine à sa fille et son gendre. . |
||
En 1875, Arthur Johnston, descendant
d'une famille d'origine écossaise installée dans les vignobles
du Bordelais, achète le château et environ 3000 ha de terre
et de bois aux alentours. Il abat les trois-quarts des bâtiments
anciens en 1878, et s'installe définitivement à Mesnes pour
faire construire l'aile "Mansard" et y abriter les salons de
réception en 1882. Au milieu de ses terres et à leur point
culminant, une croix de chemin
est érigée à la mémoire de sa soeur cadette. |
||
Véritable
homme de progrès, Arthur Johnston utilise les techniques les plus
nouvelles : les salons de réceptions
sont répartis de part et d'autre d'un couloir central éclairé
naturellement par des verrières disposées sur le toit ; un
authentique chauffage central à air chaud fonctionne à partir
de cheminées installées en sous-sol ; une éolienne,
aujourd'hui disparue, permet de pomper l'eau. Une boulangerie, une serre, une maison de jardinier, un chenil construits en 1890 viennent compléter le confort du château. Pendant toute cette période, de nombreux Mareuillais travaillent au service de ces nouveaux notables ainsi que dans les fermes voisines dont l'une des principales est celle de Cosson. . |
||
Arthur et son
frère William, propriétaire du château d'Aiguevive,
entretiennent d'étroites relations avec la famille de La Motte-Saint-Pierre
à Montpoupon ; ils s'associent en 1873 à la création
de l'équipage de chasse aux chevreuils de Montpoupon. Les passions
des chevaux et de la chasse sont sans nul doute à l'origine de la
construction de très belles écuries en 1884. . |
||
A la suite du
mandat mouvementé de Rochefort, Arthur Johnston est élu maire
en 1888 ; notable riche et protestant, il peut, un moment, apaiser les passions
soulevées par les excès de l'ancienne municipalité
républicaine et anticléricale. En revanche, sa confession
protestante lui valut sans doute le refus de construire une chapelle pour
son personnel au château de Mesnes. Grâce à ses ambitions
de bâtisseur, la commune se voit dotée, en 1892, d'un nouveau
bâtiment qui abrite l'actuelle mairie
et les écoles de garçons et de filles. . |
||
Après
le décès d'Arthur Johnston, son beau-fils, Charles
Scott Barton, mène un train de vie élevé dans le
château partagé entre les voyages et la chasse
à courre : c'est l'époque où l'on ne compte pas
moins de 30 personnes au service des propriétaires dans le seul château.
Mais la première guerre mondiale met à mal la fortune des
Barton qui se voient dans l'obligation de quitter Mesnes quelques années
plus tard. Charles rejoint l'une de ses filles, Violet, installée
au château de Courbat (Indre-et-Loire) en 1936. Violet, passionnée
de chiens, poursuit au Courbat, puis plus tard au château de Grillemont
(Indre-et-Loire), le développement d'une lignée de cockers,
dits "cockers de Mesnes",
qui s'est souvent distinguée dans les concours de 1930 à 1975. . |
||
De 1936
à 1945, le château de Mesnes est la propriété
de Lucien Houzeau, l'un des patrons d'une grande chaîne d'épicerie
de l'Ouest et généreux donateur de la paroisse.
Lui aussi est victime des exactions du "capitaine Lecoz"
en 1944. L'hôpital de St-Aignan fait l'acquisition du château
en 1954 auprès des légataires de M. Houzeau afin d'accueillir,
loin des regards, les futures "filles mères" de la région
et quelques nécessiteux. L'aménagement des locaux pour transformer
le bâtiment en hospice provoque de nombreux dégâts
architecturaux ; seules deux salles utilisées pour les bureaux
ont été épargnées par les travaux dévastateurs. |
||
Depuis une vingtaine d'années,
le domaine a été morcelé par les divers propriétaires
successifs ; le château est aujourd'hui une propriété
privée non ouverte au public. lien avec la collection de cartes postales du château de Mesnes lien avec la collection de cartes postales du vautrait de Mesnes . |
||
|
||