© Yannick Ribrioux
 

Ligne de démarcation

Les troupes allemandes, arrivées à St-Aignan le 20 juin 1940, mettent immédiatement en place une "ligne de démarcation", véritable frontière en le nord du Cher, en "zone occupée", et le sud où se trouve Mareuil-sur-Cher, en "zone libre". Pour franchir le poste situé sur le pont de St-Aignan, il faut un laissez-passer, l'ausweiss, remis par les autorités militaires allemandes qui bouleversent ainsi, jusqu'au 1er mars 1943, le travail et le ravitaillement des familles situées des deux cotés de la rivière.
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areuil devient vite un point de passage clandestin de personnes ne disposant pas de laissez-passer, de juifs ou de prisonniers évadés, pris en charge, hébergés, nourris et parfois habillés par les hommes du maquis ou quelques habitants du bord du Cher. Que ce soit en barque ou à gué à la Rouère de l'Aulne, à la Maison des Marchands ou ailleurs, les passages s'intensifient de 1940 à 1941 en dépit des risques pris au bord d'une rivière dont les berges sont plus à découvert qu'aujourd'hui et des surveillances accrues de l'ennemi. En novembre 1940, les allemands iront même jusqu'à sortir de la "zone occupée", à l'écluse du Talufiau, pour installer un réseau de barbelés et des détonateurs cachés dans l'herbe sur le territoire de Mareuil, action fortement contestée par le chef de poste français qui obtient de faire entourer le dispositif allemand par des fils de fer de protection.

(biblio)