© Yannick Ribrioux
 

31 août 1944

Prévenus dans la matinée de la présence d'une troupe d'environ 2000 soldats allemands en ravitaillement à Mareuil, les FFI stationnés au Bas-Guéret décident, sur le conseil d'Albert Cuvelier, de se replier vers le sud. Le temps de regrouper les hommes, ils sont informés par un jeune réfugié de la présence d'hommes isolés aux Touches. L'un d'eux, qui appartient aux troupes stationnées à St-Aignan ou Noyers, est aisément fait prisonnier. Un accrochage a malgré tout lieu sur le chemin du retour vers le Bas-Guéret.
En fin de matinée, un officier SS à la recherche de ses hommes et excédé par les nombreuses attaques qui ont lieu dans les alentours, fait irruption à Mareuil, précédé d'une vingtaine d'hommes armés à vélo. Il menace de mettre le village à feu et à sang et d'exécuter des otages ; l'officier de la Wehrmacht qui commande les troupes en ravitaillement l'en dissuade énergiquement.
Furieux, l'officier SS fait mettre un canon en batterie à la Croix de Bagneux en direction des Touches, de la Herpinière et du Haut-Guéret et, avec ses quelques hommes enivrés se rend dans ces villages. Louis Le Frapper et Bernard Courant, arrêtés à la Herpinière, sont entraînés avec d'autres personnes vers la Vierge et exécutés sur le chemin qui mène à la Croix de Bagneux. Emile Barbier, venu du Bas-Guéret mettre sa famille à l'abri est abattu dans sa cour au Haut-Guéret ; habitations, granges et écuries sont incendiés.
La troupe en rage continue son équipée meurtrière et se dirige vers le Bas-Guéret en essuyant le feu des FFI. Jean et Albert Cuvelier viennent de mettre leur personnel et leur famille à l'abri dans la ferme et le fournil et se sont retirés dans le château qui porte encore les traces de la présence des FFI. Mais, dès leur arrivée dans la cour du château, les soldats allemands abattent sans sommation le vieux vacher Octave Courantin probablement venu protester contre l'arrestation de ses patrons. Après avoir arrêté sans ménagement les propriétaires suspectés d'abriter les maquisards, ils mettent le feu au château et à quelques dépendances.
Dans le bourg, le ravitaillement de la troupe de la Wehrmacht se poursuit jusqu'en fin d'après-midi.
Ce n'est que le lendemain matin que les corps torturés de Jean et Albert Cuvelier sont retrouvés au bord de la route d'Orbigny aux cotés de René Tanchoux, jeune ouvrier bourrelier qui n'était là que pour effectuer quelques travaux et fut sans doute pris pour un maquisard puisqu'il n'habitait pas Mareuil. Le corps du FFI Jean Robin, victime de l'accrochage de la veille, fut retrouvé sur le chemin du Haut-Guéret.

 
(télécharger fichier pdf 935 Ko)