© Yannick Ribrioux
Naissance d'un village
Les recherches archéologiques n'étaient, jusqu'à ce jour, malheureusement pas très nombreuses et dataient essentiellement du XIXe et début du XXe siècle. Quelques éléments découverts dans plusieurs endroits de la commune prouvent que, à défaut de s'y être installé, l'homme fut au moins de passage sur les terres de Mareuil à l'époque préhistorique (néolithique et paléolithique). Les fouilles organisées récemment sur le tracé de l'autoroute A85 semblent pouvoir apporter de nouvelles informations du plus haut intérêt.
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  En revanche, la présence de communautés villageoises est fortement probable à l'époque gauloise et est avérée à l'époque gallo-romaine. Deux critères prévalent à l'installation des groupes humains : d'une part la proximité du Cher, axe naturel de circulation, auprès duquel fut probablement érigée la première église vers le IVe siècle, d'autre part les hauteurs du coteau qui permettent à la fois de surveiller la vallée et de former un premier rempart aux envahisseurs venant du sud ou du sud-est.
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Quelques vestiges mérovingiens ont été décrits mais le Moyen-Age est surtout l'époque des premiers grands défrichages : de petites communautés se forment un peu partout au milieu des zones nouvellement conquises sur la forêt à flanc de coteaux ou sur le plateau, au gré des besoins culturaux ou stratégiques comme ce fut le cas pour la chapelle de Linière ou pour les "mottes" défensives. Les nombreux hameaux au suffixe en "-ière" ou "-erie" témoignent de la dispersion de la population de l'époque, regroupée autour de quelques petits seigneurs (du Guéret, de Bagneux, de Mesnes ou de Mareuil) relevant tous du seigneur de St-Aignan, à l'exception de la Commanderie de Linière.
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A la fin du Moyen-Age l'habitat évolue : les maisons en bois ou en torchis laissent progressivement la place à des bâtiments en dur équipés de cheminées qui nécessitent l'utilisation de pierre extraites de carrières creusées dans le coteau calcaire.
Dans le même temps, la vigne gagne régulièrement les coteaux et le plateau, délaissant petit à petit la vallée trop gélive et l'abandonnant à une petite polyculture et à l'élevage.
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  Dès le XVIe siècle, l'organisation sociale, religieuse et judiciaire se stabilise : alors qu'au XVIe siècle, Mareuil, fortement ancrée dans la Touraine, suivait toujours la coutume de Tours (avec probablement une variante locale de Montrichard), elle suit, à partir du XVIIe siècle, la coutume de Blois (variante de St-Aignan). Mais l'administration religieuse, militaire et fiscale reste rattachée à la Touraine jusqu'à la fin de l'Ancien Régime.
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  Lors du découpage de la France en départements en 1790, de nombreuses négociations s'engagent pour savoir s'il faut rattacher les communes allant de Montrichard à Mareuil, par tradition tourangelles, à la nouvelle Indre-et-Loire ou au département "du Loir et du Cher". Ce dernier l'emporte sous l'influence de Montrichard à qui l'on a fait la promesse de la relier à Blois par une route qui permettrait de transporter ses vins directement vers la Loire, sans faire le détour par Tours sur un Cher encore sauvage.
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En 1801, le "Mareuil de Tours" de l'Ancien Régime devient "Mareuil". Afin d'éviter les confusions avec la douzaine de "Mareuil" existant alors en France, la commune prend le nom de "Mareuil-sur-Cher" par décret du 16 août 1919..
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Le XIXe siècle est une période de croissance, du moins jusqu'à la crise créée par le phylloxéra. Avec la construction de quelques grandes maisons bourgeoises en fin de siècle, Mareuil prend le visage qu'on a pu lui connaître jusqu'au milieu du XXe siècle.
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La commune a su conserver son caractère rural jusqu'à nos jours tout en s'adaptant au développement des activités touristiques. Quelques commerces, artisans, vignerons et éleveurs (moutons, veaux, chèvres) entretiennent une activité économique qui fait vivre le village autour d'un petit bourg en plein aménagement.
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